De Desaguadero à Cuzco.


( du 17 novembre au 23 novembre 2016)

Nous arrivons à la ville frontière de Desaguadero. Nous avons droit à notre dernier contrôle policier bolivien. Nous cherchons la frontière et nous tournons pendant une bonne demi-heure dans la ville. En effet pour que les camions n’entrent pas ils ont mis des plots partout ce qui fait que les voitures, les vélos, les tricycles et autres tuks-tuks passent mais pas nous.

 

Après avoir bien tourné, nous retournons au poste de police à l’entrée et je demande aux policiers le chemin. Ils nous indiquent celui que nous avons tenté de prendre mais par lequel nous ne pouvons pas passer. Je leur explique notre problème. L’un d’eux se propose gracieusement pour nous guider. Il enfourche sa moto et nous fait signe de le suivre. La frontière de Yacuiba (celle que nous avions prise lors de notre première entrée en Bolivie) était un autre monde, mais là nous nous sommes crus en Inde.

 

Les formalités de part et d’autres de la frontière sont assez rapides. Le douanier péruvien nous dit d’aller acheter une assurance à la Caja de Arequipa mais comme c’est une petite ville ils ne peuvent faire les contrats des « casarodantes ». La fille me fait un papier et le douanier nous laisse passer. Il vient visiter le camping-car par curiosité, nous dit que c’est grand et nous souhaite bon voyage.

 

Nous voilà donc au Pérou. Il est tard. La nuit va bientôt tomber et nous ne savons pas trop où nous allons pouvoir dormir. Les voyageurs, les Boliviens, les Péruviens nous ont encore une fois tous mis en garde sur la sécurité et nous sommes un peu inquiets. Nouveau pays, nouvelles marques à prendre.

 

Nous prenons la route en direction de Puno, espérant trouver un coin pour dormir. Au bout d’un moment, on s’arrête sur ce qui ressemble à une place d’un village qui n’existe même pas sur maps.me. On s’arrête.  On se place en retrait de la route et je vais demander à l’épicerie du village si le coin est tranquille et si on peut passer la nuit en toute sécurité. Comme l’épicière me dit que c’est « super tranquillo » et qu’il n’y a pas de « ladrones », on se pose.

 

18 novembre 2016

 

Nous arrivons dans la ville de Puno. Comme nous sommes entrés au Pérou sans argent notre premier arrêt est à la banque. Au Pérou il y a des Scotiabank donc pas de frais bancaires et ça c’est cool. Et en plus on peut retirer indifféremment des nuevo soles (monnie locale) ou des dollars. Cela aussi cela nous arrange car on va anticiper le séjour en Equateur pour s’éviter les frais.

 

Mais bon nous n’en sommes pas là. On passe beaucoup de temps à attendre qu’une bande de jeunes Mormons en goguette effectuent leur retrait. Et cela dure un moment.

 

Nouveau pays, nouveau repère : nous ne pouvons retirer que 400NS à la fois, soit 114€. Il faut donc faire l’opération plusieurs fois et la file s’allonge derrière nous !

 

Bref on finit par y arriver.

 

Après la banque, l’office de tourisme en face : ils nous ont fait flipper sur la sécurité tant et si bien que nous sommes retournés au camping-car en attendant l’ouverture de l’assurance.

 

C’est la journée intendance ! Après l’assurance, nous cherchons une station-service et là nous avons beaucoup de chance car nous faisons le plein de diesel, d’eau et de gaz au même endroit. Les gars de la station-service étaient super sympa !

 

Enfin nous terminons par les courses : on ne trouve pas le parking réservé au client du supermercado en centre-ville alors on se la joue à la péruvienne : on se gare derrière la dernière voiture garée au bord de la route.

 

La journée se termine par la recherche du bivouac indiqué par l’office de tourisme : le parking d’un hôtel de luxe qui accepte que des camping-cars stationnent dans leur parking moyennant la modique somme de 30 US$. C’est cher mais c’est le prix de la sécurité.

 

Le Pérou est le pays dans lequel un grand nombre de voyageurs ont été victimes de vols avec ou sans agression ; nous jouons donc la prudence.

 

19 novembre 2016

 

Ce matin nous partons visiter les îles Uros.

 

A notre arrivée sur l’île nous sommes accueillis par le chef de l’île qui nous explique le procédé de fabrication d’une île ainsi que le fonctionnement de la communauté. Jusque-là c’est intéressant. Ensuite nous visitons l’île et sommes invités à réaliser quelques achats souvenirs.

 

Normalement on peut arrêter la visite là. Mais dans les faits on a quasiment été obligés de prendre le bateau en roseaux pour aller sur l’île capitale où se trouvent des boutiques souvenirs et des restaurants. Et bien sûr c’est payant.

 

Au moment de monter sur le bateau, seules trois personnes acceptent. Le groupe de Péruviens qui était avec nous ne bouge pas jusqu’à ce que le chef leur propose un tarif de groupe. Il ne reste plus que nous et deux autres français qui refusons de monter. Ils finissent par nous dire que les enfants c’est gratuit puis ils nous font une réduction de 50% pour les adultes. De guerre lasse nous finissons par céder et les deux autres également.

 

Nous avons tout de même passé un bon moment mais sommes déçus car cela semble peu authentique et très touristique.

 

Nous quittons Puno sans regret en direction du site archéologique de Sillustani. Nous bivouaquons sur le parking du site.

 

Alors qu’il fait nuit et que nous sommes tranquillement installés, quelqu’un frappe au camping-car. J’ouvre la fenêtre et un homme qui se dit être le gardien de nuit m’offre un cadeau. Les gars de l’entrée avait omis de nous donner ce détail et je suis méfiante. Je remercie le gars et lui dit que les enfants dorment et qu’on le verra le lendemain.

 

20 novembre 2016

 

Nous partons visiter le site. Sillustani est un site archéologique pré-Inca, situé sur les rives du lac Umayo.

 

Il s'agit d'un site funéraire, constitué de tombes en forme de tour appelées « chullpas » comme celles que l’on a déjà vues sur la route du Sajama et que l’on retrouve sur l’ensemble de l’Altiplano.

 

Les diverses chullpas présentent des caractères différents selon l'époque de leur construction et le site présente la superposition de deux cultures.

 

Certaines sont construites en pierres de petite taille assemblés avec de la chaux ou en adobe : elles sont l'œuvre du peuple Colla (Aymara).

 

D'autres sont construites en pierres de forme rectangulaire, parfaitement ajustées : elles sont l’œuvre des Incas qui conquirent les Collas au XVème siècle. Les tombes blanches sont celles des enfants.

 

Elles sont toutes de forme cylindrique, atteignant parfois une hauteur de 12m.

 

Le culte des ancêtres participe de la culture Aymara : les chullpas sont construites pour souligner le lien entre vie et mort. Les corps momifiés étaient déposés en position fœtale. Leur unique ouverture donne à l'est, où le soleil est chaque jour recréé par la Terre Mère. Nous en observerons quelques-unes au musée du site que nous ouvrira le gardien.

 

Un gardien, chargé de l'entretien du parc, nous guide sur le site et nous montre quelques plantes. Il nous fait goûter le fruit d'un cactus.

Après la visite nous prenons la direction de la Péninsule de Capachica au bord du lac Titicaca. En arrivant nous apercevons le camping-car des Chats garés sur la plage. Nous sommes contents de nous retrouver et chacun raconte ses aventures.

 

Les enfants sont également heureux et le duo Laure-Tom se retrouve rapidement dans l’eau pendant qu’Hadrien se lance dans des constructions sur le sable.

 

Comme c’est l’anniversaire de Françoise dans deux jours et que nous ne sommes pas certains de nous retrouver à Cuzco, je lui propose de le fêter ensemble. On improvise donc pour le soir même.

 

On met le dernier foie gras au frais ainsi qu’un petit liquoreux que l’on avait gardé. Philippe m’avait dit : « Si on recroise les Chats, on le dégustera ensemble. » Et voilà une bonne soirée qui s’achève partie de belote que nous avons remportée !

 

On se dit au revoir car les chats partent de bonne heure le lendemain.

 

21 novembre 2016

 

Nous sommes au bord du lac Titicaca, un nom qui me fait rêver depuis la classe de 4ème. Il fait beau et nous partons en randonnée jusqu’à un mirador qui surplombe le lac. C’est un moment magnifique et nous sommes tous très émus. Même Hadrien qui s’est surpassé pour arriver jusqu’en haut. Randonner à 3800m avec du dénivelé positif et une vue plongeante sur le lac n’est pas toujours évident !

 

22 novembre 2016

 

Après l’école nous prenons la direction de Cuzco. Philippe roule lentement pour sortir de la péninsule car de tous côtés il y a des chiens (on en a écrasé un à l’aller ) des brebis, des vaches, des humains, des tuks-tuks, …

 

Puis nous arrivons à Juliaca …la ville la plus glauque de tout le voyage. On ne s’y attarde pas malgré les multiples déviations.

 

Nous passons un nouveau col à 4342m avant de redescendre dans la vallée. Sur le bord de la route nous voyons une fromagerie. On s’arrête. Ruben et Elisabeth, les propriétaires, nous font goûter leurs fromages et nous craquons. Du vrai bon fromage presque comme chez nous et du vrai yaourt. Increible !

 

Nous nous arrêtons au site de Raqchi pour bivouaquer. Nous passons en dessous de la barre des 3500m, ce qui ne nous était pas arrivé depuis Sucre.

 

23 novembre 2016

 

Nous partons visiter le site de Raqchi :

 

C'était un centre très important pour les Incas, tant religieux qu'administratif, composé d'un bâtiment principal dédié au dieu créateur Viracocha, d'habitations rigoureusement alignées et réservées aux prêtres et d'entrepôts. Situé à la frontière de deux grandes régions, sur le chemin de l’Inca, il semble que le site servait de douane et de centre de stockage de denrées alimentaires.

 

Les dimensions du temple de Viracocha étaient de 92 m de long sur 25 de large et près de 12 m de haut. Le toit était maintenu par 22 colonnes, faites de pierres parfaitement ajustées dans la partie basse et de torchis au-dessus. C'est le seul site Inca à posséder des colonnes ! Le bas des murs du bâtiment principal est formé de pierres très bien ajustées, le reste étant fait de torchis sur une épaisseur de près de un mètre.

 

Les Qolqas, entrepôts pour les denrées alimentaires, sont de forme circulaire de huit mètres de diamètre et parfaitement alignées. Recouvertes d'un toit de paille, elles étaient faites de pierres volcaniques assemblées par du mortier. Le climat de Raqchi permettait une longue conservation des aliments. On y entreposait des graines, du maïs, des pommes de terre, poisson séché et viande d’Alpaga…

 

Nous pensions y passer une petite heure. Finalement après avoir déambulé dans le site nous parcourons les champs cultivés par les indigènes et nous apercevons un mirador qui surplombe le site. Nous décidons d’y aller. Arrivés en haut, nous sommes un peu essoufflés mais content de l’effort qui nous permet d’appréhender l’ensemble du site et de mieux en comprendre l’organisation. Sans compter que tous les panneaux d’information sont ici dans un lieu difficilement accessible plutôt que sur le site lui-même. Va comprendre !

 

Une fois redescendus, nous ferons quelques emplettes au marché d’artesanias qui se tient sur la place del'église car Noël approche et que nous rentrons en France pour les fêtes.

 

Nous poursuivons la route jusqu’au village d’Andahuaylillas dont nous visitons l’église, une autre chapelle Sixtine des Andes. L’église est belle et le village paisible. Nous y rencontrons Camille, une jeune bretonne que nous raccompagnons à Cuzco.

 

A Cuzco nous passons une première nuit dans un quartier résidentiel où un habitant bien-pensant nous dira le lendemain que nous ne pouvons pas rester là. Cela tombe bien car telle n’était pas notre intention.

 

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